Et un drôle de pincement, quand j'ouvre la fenêtre pour la troisième fois, quand j'entends les sabots remonter la rue à toute vitesse. Des cris, mais peu. Des gens emmitouflés, planqués derrière les barrières rouges. La nuit qui tombe. Une bandide à 17h30, drôle de goût, drôle de froid qui me prend le nez...J'suis descendue déboucher la bouteille de pastis, j'me suis collée contre le radiateur, et l'espace d'un instant, j'avais tout ça dans le coeur. C'est con. Un drôle de pincement quand j'ouvre la fenêtre pour la quatrième fois, les barrières sont ouvertes, les chevaux attachés, les jeunes remontent la rue, jean et blouson...
J'aurais du aller à l'encierro. J'aurais du dire au revoir. J'aurais du profiter de cette odeur si particulière qui me manque 355 jours par an. J'aurais du regarder encore les vieux, les gamins, les jeunes, rester tranquillement au milieu, leur parler, écouter ces accents dont je me moque 355 jours par an. Faire attention à eux, pour une fois. Me laisser aller, pour une fois.
J'ai beau critiquer, j'ai beau lancer des regards amusés, je sais qu'une fois partie c'est à ici que je pense. Je sais que l'été prochain, j'aurai ma place sur les bancs en bois des arènes, que je m'exploserai le dos pendant une heure, que je me tordrai le cou à essayer de retrouver tout le monde, et que j'adorerai ça. J'crois que je me suis rendue compte, aujourd'hui, que plus jamais je ne serai totalement sincère quand je dirai "boah tu sais, Lansargues...". Plus jamais.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire