J+3. Je ne sais pas si je dois t'en vouloir ou faire des efforts, mais voilà, tu es tombée au mauvais moments, avec tes chandails 30 ans d'âge et ta tête de perruche déplumée. Quand tu as débarqué, tu ressemblais à une momie, et tu nous lançais des remarques presque violentes, des regards vides, ce faux sourire niais plaqué sur le visage en tout circonstance. Et puis tu t'es rallumée, doucement, tu as essayé de me faire le coup des souvenirs "de là-bas", la seule chose dont tu te souviennes vraiment. Tu ris parfois parce que tu ne sais plus quoi dire, parce qu'il te faudrait des heures pour trouver le fil de ton idée, parce qu'il faut bien meubler le silence. Mon silence. Mon silence douillet et paisible. Et puis je déjeune face à toi, sans avoir envie de te regarder, je déjeune face à toi et tu me déranges, et j'aimerais que tu partes, et je me sens coupable. Et tu le sens, j'en suis convaincue, alors tu te lèves et tu sors fumer, ton seul plaisir. Tu rentres et tu vas te coucher, tu vas dormir pendant des heures, parce que c'est tout ce que tu peux faire, dormir pour que le temps passe plus vite, parce que c'est tout ce qu'on te laisse faire, dormir dans un coin. Tu nous ennuies. Tu nous bouscules. Et tu l'énerves, bien sûr, et elle s'offusque de ton inertie, mais si seulement on prenait le temps de te donner envie d'autre chose...Seulement voilà. Tu n'es plus qu'une petite chose assise sur un canapé. Tu n'es plus qu'une petite chose accro à Julien Lepers, au milieu de cette foule de gens qui ne croient plus en rien, et qui n'ont personne pour ouvrir grand la fenêtre...
A quoi bon. Je ne sais même pas si tu en aurais envie. C'est bien beau de vouloir se prendre pour Amélie, mais si je n'arrive même pas à m'intéresser à toi...
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